Simon DENIS (1755, Anvers – 1813, Naples)
Tivoli: promeneur dans la grotte de Neptune
Huile sur papier marouflée sur toile
48 x 35 cm
Vers 1800
L’oeuvre de Simon Denis a été redécouvert au début des années 1990.
Originellement formé par le paysagiste et animalier anversois Antonissen, qui lui enseigne l’observation attentive de la nature, notre jeune flamand se rend ensuite à Paris vers 1775 où il réalise alors des paysages pastoraux relativement classiques; il y est soutenu par le marchand de tableaux Lebrun.
En 1786, grâce à Lebrun, il s’expatrie en Italie, et s’installe d’abord à Rome où sera domicilié jusqu’en 1801/1803.
Rapidement, Simon Denis devient très apprécié pour ses petites huiles sur papier atmosphériques, réalisées en plein air, d’une technique très libre, dans l’esprit de Valenciennes, qu’il aurait pu rencontrer brièvement à Paris. Michel Hilaire le décrit comme un personnage clef du milieu artistique romain: il fréquente surtout les peintres français, mais aussi quelques « nordiques » comme Voogd ou Verstappen.
Simon Denis travaille pour de prestigieux clients anglais comme Lord Bristol.
En 1803 il est reçu à l’Académie de Saint-Luc de Rome, avant de partir s’installer à Naples jusqu’à la fin de sa vie; il y sera nommé peintre de la Cour en 1807, succédant à Hackert, et y recevra rentes et titres de noblesse.
A Tivoli, la grotte de Neptune fut l’un des sites naturels favoris des artistes néo-classiques et romantiques (Wright of Derby, Valenciennes, Rémond, Von Rhoden …)
Simon Denis se rendit à Tivoli par exemple en 1789 (avec Ménageot et Elisabeth Vigée-Lebrun, la femme de son mécène parisien), 1793 et 1801, comme nous l’indiquent des oeuvres datées, mais il est quasi certain qu’au cours de son séjour romain il fréquenta bien plus souvent le lieu, situé seulement à une trentaine de kilomètres de Rome.
L’artiste restitue ici parfaitement l’atmosphère quasi souterraine du lieu; on ressent presque le bruit et la résonance de la cascade dans cette monumentale cavité, ainsi que l’humidité avec les vapeurs d’eau brumeuses dont la blancheur s’oppose aux teintes foncées des parois rocheuses. Une fois n’est pas coutume, Denis introduit un élément pittoresque avec la présence d’un promeneur observant les éléments naturels.
La touche est large et relativement sommaire, ne s’attardant pas aux détails.
Le marouflage sur toile de la feuille de papier nous empêche malheureusement d’avoir accès à son revers sur lequel l’artiste traçait souvent ses initiales, mais les rapprochements stylistiques permettent selon nous d’attribuer en plein cette belle image à Simon Denis.