Philibert-Louis DEBUCOURT (1755, Paris – 1832, Belleville)
Paris: le pont des Arts en 1804 vu depuis le port du Louvre
Encre, lavis brun et gris
18 x 22 cm
Signé des initiales LDB en bas à gauche, daté en bas à droite, et légendé en bas dans une marge
1804
Elève de Vien, Debucourt reste surtout célèbre pour sa prolifique (environ 500 planches) et remarquable activité de graveur, spécialisé dans les estampes en couleurs « aux outils » donnant l’illusion de l’aquarelle.
Il fut aussi dessinateur et excellent peintre, surtout en début de carrière, exposant ainsi une vingtaine de tableaux au Salon en 1781 et 1783; il recommença à exposer ponctuellement des peintures à partir de 1810.
Ses sujets favoris sont les scènes de genre en extérieur, réunions publiques de village ou bien parisiennes. A ce titre il se rapproche de Boilly, avec lequel il partage la même verve, le même esprit et la même exécution gracieuse et exquise.
Il signait en début de carrière « de Bucourt », qui était l’orthographe exacte de son nom, en utilisant assez fréquemment un monogramme: DB (pour De Bucourt), ou encore PLD (pour Philibert Louis Debucourt), ou ici LDB (pour Louis De Bucourt).
Premier pont métallique de Paris, construit en entre 1801 et 1804 par l’ingénieur Louis-Alexandre de Cessard à l’initiative de Napoléon, le pont des Arts relie le Louvre (au niveau de la cour carrée) alors appelé Palais des Arts, à l’Institut de France. Notre dessin le montre flambant neuf, avec sa configuration d’origine (9 arches, qui passeront à 7 au milieu du XIXème siècle).
La vue est ici prise depuis le port du Louvre, également appelé port Saint-Nicolas, qui accueillait notamment les bateaux venant du Havre et de Rouen. Derrière la passerelle on aperçoit quelques piles du Pont-Neuf et l’île de la Cité, avec à gauche la silhouette de la Conciergerie, les deux tours de Notre-Dame, mais étrangement sans la flèche de la Sainte-Chapelle.
Même si l’encre brune très « contrastée » et le titre du dessin mettent en valeur le pont des Arts, c’est surtout l’activité pittoresque et commerciale du port que privilégie Debucourt, à l’instar de ses prédécesseurs Jean-Baptiste Lallemand (dessin) et Alexandre Noël (peinture du musée Carnavalet réalisée vers 1780). Il y montre ainsi un élégant s’y faisant cirer ses bottes, ainsi que les boulets et les canons débarqués en provenance du Havre.