John-Lewis BROWN (1829, Bordeaux – 1890, Paris)
Piqueur du premier Empire sur la lande
Huile sur panneau
32,5 x 24 cm
Signée et datée en bas à droite
1874
Provenance:
– Collection du comte de Lubersac – Sa vente le jeudi 1er avril 1909, Paris, Hôtel Drouot, Salles 9 et 10, Commissaire-Priseur Henri Garnier, Expert Georges Sortais – N° 35 du catalogue
– Collection Charles Gadala (1839-1923) – Acquis lors de la vente précédente pour 360 Frcs
D’origine écossaise, la famille Brown s’installe dans le bordelais à la fin du XVIIIème siècle. Le jeune John-Lewis côtoie très vite les chevaux dans la propriété familiale (le château de Cantenac-Brown, qui depuis 1855 est classé 3ème Grand Cru dans l’appellation Margaux), puis, après une formation autodidacte, il suit l’école du haras du Pin où il se familiarise avec l’anatomie du cheval. Admirateur de Géricault, il participe au Salon pour la première fois en 1848, âgé de 19 ans, avec dix oeuvres (dessins et peintures).
Devenu un peintre mondain réputé, et aimé de Napoléon III, c’est véritablement l’artiste des chevaux: vénerie, scènes historiques, courses hippiques… qu’il représente toujours avec élégance. Ami de Degas, Manet, Princeteau, son style évolue progressivement vers l’impressionnisme; il encouragera le jeune Toulouse-Lautrec au début de sa carrière.
Notre tableau faisait partie d’un ensemble de 14 oeuvres (numéros 29 à 42 du catalogue), « importantes et remarquables » , selon le titre du catalogue, de John-Lewis Brown appartenant au comte de Lubersac, présentés à la vente de la collection de ce dernier en 1909; la collection comprenait de prestigieux tableaux anciens, par exemples par Champaigne, Largillière, Perronneau, Fragonard, Vigée-Lebrun, David ou Géricault. Le marchand d’art Laurenceau acquit à cette occasion un tableau de Brown, le numéro 42 (Au pansage, huile sur toile, 39 x 47 cm).
Théodore Antoine Charles Gadala était un agent de change, administrateur du Crédit Foncier de France, grand collectionneur de lettres autographes d’artistes; il avait aussi constitué une collection de tableaux, avec de nombreuses oeuvres d’Antoine Vollon, et l’on sait que Durand-Ruel lui avait vendu des tableaux impressionnistes dès les années 1880, mais qui ne figurent pas dans sa vente après-décès de 1923, tout comme notre peinture d’ailleurs. A la vente Lubersac, il acheta un autre tableau de Brown, le numéro 41, Les voyageurs, huile sur toile, 20 x 46 cm.
Notre tableau était ainsi décrit dans le catalogue: « Piqueur du temps du premier Empire, en habit rouge. Haut bicorne en bataille. Vu de profil à droite. Il tient sa trompe de la main droite et monte un cheval pie. Prairie et fond de collines » .