Jacques-Messidor (dit Henri) BOISSEAU (1794, Paris – 1848)
Sous-bois
Mine de plomb
29 x 46 cm
Signé et daté en bas à droite
1832
Au vu de ce très beau dessin, dense et précis à souhait, on est étonné de la faible trace laissée par Henri Boisseau dans l’histoire de l’art du paysage au début du XIXème siècle.
Dessinateur et surtout graveur, Boisseau semble avoir reçu plusieurs formations; auprès de Louis Lafitte pour la figure, et auprès de Jean-Victor Bertin puis de Michallon pour le dessin. Quant à l’art de l’estampe, c’est Claude-François Fortier (1775-1835) qui lui prodigua ses leçons.
Il remporta en 1814 le prix de gravure de la topographie au Dépôt général de la guerre, et commença une carrière d’aquafortiste, avec des reprises d’oeuvres de Nicolas Poussin et surtout la participation à des ouvrages illustrés comme « Les Monuments de la France » d’Alexandre de Laborde, ou bien « L’Univers pittoresque sous la direction d’AF Lemaitre ».
Dès 1819, il s’essaya à la lithographie en gravant des dessins de Louis Atoche (1785-1832) pour le « Recueil de paysages d’après nature ». Il poursuivit avec la réalisation de nombreuses lithographies (représentations d’arbres) pour le « Cours élémentaire et progressif de paysage » à partir de 1828, et pour l’ « Introduction (à l’étude du paysage) » à partir de 1832. A cette date il est domicilié au 6, Impasse Saint-Dominique d’Enfer.
On peut établir un rapprochement stylistique entre Boisseau et Eugène Bléry (son cadet d’une dizaine d’années), tous deux graveurs, au trait précis et appuyé, et qui étaient deux amoureux des sous-bois et autres frondaisons.
Sa seule participation au Salon se fait d’ailleurs en 1833 avec un dessin à thème forestier, titré Souvenir de la forêt de Fontainebleau, numéro 198 du livret.
Henri était le père d’Alfred Boisseau, peintre élève de Delaroche, qui réalisa l’essentiel de sa carrière en Amérique.