Henri ROBBE (1807, Courtrai – 1899, Schaerbeck)
Fruits, fleurs et oiseaux sur un entablement de marbre
Huile sur panneau
40 x 54 cm
Signée et datée en bas à gauche
1855
Fils d’un des principaux avocats de la ville de Courtrai sous l’Empire, Henri Robbe fait partie des artistes qui eurent à la fois une carrière de musicien et de peintre.
Après la découverte de Bruxelles, il part s’installer à Paris au début des années 1830; pendant six ans, il y étudie la musique auprès de Rossini et y exerce l’activité de chanteur lyrique. De retour à Bruxelles en 1840, il décide alors rapidement de se consacrer à la peinture de natures mortes, essentiellement formé par son frère aîné Louis (1806-1887), un artiste animalier proche de Verboeckhoven, déjà célèbre et reconnu. Pour désormais bien distinguer les deux artistes, on les surnomme respectivement « Louis la Bête » et « Henri la Fleur ».
Henri Robbe appartient à la génération qui succède aux peintres flamands de la Révolution et de l’Empire tels que Jan Frans Van Dael (1764-1840) ou Christian Van Pol (1752-1813), parmi laquelle on peur citer Gustave Damis (1811-1851) et Jean-Baptiste Robie (1821-1910). Il est également proche des peintres de fleurs de l’école lyonnaise, particulièrement de Simon Saint-Jean (1808-1860), qui l’influence notablement, et avec lequel il entretient aussi des relations amicales. Henri Robbe participa d’ailleurs à plusieurs éditions des Salons lyonnais et stéphanois. A côté de cela, il exposa à trois reprises au Salon de Paris (1853, 1855 et 1865) et à l’Exposition Universelle de Paris de 1855; il reçut de nombreuses médailles et récompenses.
Plutôt spécialisé dans les représentations de fleurs, il n’hésite pas à également intégrer dans ses compositions des fruits, et quelquefois, comme dans notre tableau, des oiseaux (ici une grive musicienne et un rouge-gorge).
Par ses couleurs chatoyantes et brillantes, et son fini précieux, il est « un de ceux qui rendent de la façon la plus vivante les choses mortes » comme l’écrit un critique à l’occasion du Salon de Lyon de 1858; on parle également, à juste titre, de ses fruits « d’une saveur à exciter la convoitise des plus fins gourmets » .
Henri Robbe se maria en 1861. Il est présent dans de nombreux musées, comme Bruxelles, Courtrai, Gand, Moscou et au Sénat de Paris