Gonzales COQUES (Anvers, 1614 – Anvers, 1684), entourage de
Portrait du peintre Sébastien Bourdon (1616-1671)
Plume, encre et lavis brun et gris
20 x 15 cm
Cachet de collection en haut à droite, non identifié
Vers 1640
La physionomie générale du modèle, le regard pénétrant et le nez assez fort à l’arête légèrement bosselée, paraissent bien compatibles avec les effigies connues du peintre montpelliérain Sébastien Bourdon.
Agé d’environ trente ans, Bourdon est placé dans un ovale en trompe l’œil sous lequel est disposé un cartouche, surmonté des attributs du peintre, et semblant n’attendre que l’inscription d’un graveur, même si notre dessin ne présente pas de traces de passage au stylet.
L’oeuvre peut rappeler une série de portraits d’artistes réunie par le collectionneur italien Nicola Pio au début du XVIIIème, et dont une grande partie est conservée à Stockholm. Dans l’esprit c’est effectivement proche, mais tous ces dessins sont italiens, d’une technique assez différente du nôtre, et accordant beaucoup plus d’importance au décor d’encadrement.
Il nous semble bien ici y avoir plutôt une veine « van dyckienne », avec cette façon d’utiliser le lavis gris et brun, qui nous fait donner une paternité flamande à la feuille. La comparaison avec plusieurs portraits dessinés de Van Dyck, également destinés à la gravure, comme ceux de Jan Wildens (British Museum) ou Cornelis Schut (Hermitage) est assez convaincante.
Plus particulièrement, l’auteur pourrait se situer dans l’entourage de Gonzales Coques (1614-1684), lui-même ayant été fortement influencé par Van Dyck, et ayant produit des portraits assez proches du nôtre.
Surnommé « le petit Van Dyck », Gonzales Coques est un contemporain du maître, de quinze ans son cadet. Dès 1626 il entre au sein de la Guilde de Saint-Luc d’Anvers sous les ordres d’un Brueghel puis de David Rijckaert. Très rapidement le jeune homme travaille pour Van Dyck lorsque celui-ci vit à Anvers ; il le suit même en Angleterre où il réalise des portraits de la famille royale dans la plus pure tradition de son maître, avec certes moins de vigueur.