Georges LEPAPE (1887, Paris – 1971, Bonneval)
La Baule: vue panoramique du front de mer dans les années 20
Encre de Chine et crayon
21 x 26 cm
Sous le dessin principal à l’encre, une « remarque » au crayon en reprend une partie

Ce dessin a été réalisé vers 1925/26 et constitue, au-delà de sa pureté esthétique, une rare iconographie artistique des installations touristiques du front de mer à cette époque charnière de La Baule, simplement connues par les cartes postales du temps.

On distingue en effet le nouveau casino, construit en 1924/25, avec son entrée au fronton d’inspiration néo-classique, ses deux tourelles carrées à toits bulbe d’inspiration mauresque, ses boutiques (dont celle du couturier Paul Poiret) à toit plat sur la gauche. Il donne quasi directement sur la plage.
Légèrement en arrière-plan sur la droite on distingue la silhouette massive de l’hôtel Royal, partiellement caché par un bosquet d’arbres.
Complètement à droite est représenté de façon assez précise l’hôtel L’Hermitage, construit en 6 mois entre 1925 et 1926. Cette disposition inversée peut laisser supposer que notre dessin était un projet; en revanche, l’emplacement de l’hôtel dans la remarque (sous le dessin principal) est bien le bon, sur la gauche du casino. Le dessin montre la première configuration de l’hôtel, avant qu’il ne soit assez rapidement agrandi sur sa partie gauche: à gauche de l’avancée avec le toit en « queue de geai », on ne distingue en effet qu’un seul chien assis.

Toutes ces constructions sont dues à l’homme d’affaires François André, qui avait déjà réalisé des développements touristiques à Deauville, et qui arrive à La Baule au début des années 20; il rachète l’hôtel Royal, transforme l’ancien casino, et fait construire L’Hermitage, ces deux derniers édifices étant l’oeuvre de l’architecte Ferdinand Ménard (1876-1958).

Quant à Georges Lepape, qui fréquente assidument la société mondaine de l’époque, notamment sur ses lieux de villégiature, on sait qu’il réalise en 1925 et 1926 les menus du casino de La Baule. Célèbre illustrateur (il travailla pour Vogue, Harper’s bazar, La Gazette du Bon Ton…), Lepape fut aussi décorateur, affichiste de la mode et des élégances.