Frans VERVLOET, attribué à

Venise, l’arrière de l’église Saint Roch et le campanile des Frari


Frans VERVLOET (Malines, 1795 – Venise, 1872), attribué à
Venise, l’arrière de l’église Saint Roch et le campanile des Frari
Huile sur toile
39 x 32 cm
Traces de signature en bas à droite


Nous avions, dès le départ, pensé à Frans Vervloet comme possible auteur de cette peinture de très grande qualité, dont le rendu, d’une sensibilité affirmée, de la lumière et des jeux d’ombres, la facture très précise des architectures et de la végétation, et l’ambiance générale sont par ailleurs caractéristiques des peintres nordiques. Les deux figures, et notamment le jeune homme à la casquette nordique se reposant contre le puits, sont exécutées avec un souci du détail marqué.
C’est précisément cette grande méticulosité, voire sécheresse, qui nous avait fait être prudent sur l’attribution à Frans Vervloet. Mais l’apparition récente sur le marché d’une petite aquarelle de son fils, signée J. Vervloet junior et datée 1880, reprenant la même composition que notre toile, nous fait confirmer notre première idée.
Frans Vervloet est le plus fameux vedutiste belge du XIXème siècle. Après une formation initiale dans sa ville natale auprès de Frans de Noter, il parcourt la Belgique et les Pays-Bas et produit de nombreux intérieurs d’églises. A la suite d’un court séjour parisien, il découvre l’Italie en 1822, avec Rome et ses environs comme port d’attache. En 1824, il part s’installer à Naples, où il deviendra l’un des principaux représentants de l’école dite du Pausilippe avec son ami Pitloo. Il revient de temps à autres à Rome, découvre Constantinople, Malte, et surtout Venise dès 1834. Vervloet s’établit définitivement dans la cité des Doges en 1854. C’est là que son style devient plus strict et très analytique, dans la lignée des vues de Canaletto un siècle plus tôt.

Posté dans le campiello de le Chiovere (du nom de l’endroit où séchaient les draps teints) du quartier historique de San Polo, l’artiste représente l’arrière de l’église Saint Roch, avec son campanile, son abside, ainsi que deux statues ornant le sommet de la façade. L’autre campanile est celui de l’église des Frari ; il semble faire corps avec l’église Saint Roch alors qu’il se situe quelques dizaines de mètres plus loin. L’endroit n’a que très peu changé, à l’exception du mur du fond de la composition, qui fut détruit après la première guerre mondiale, afin d’ouvrir un chemin (la Calle Tintoretto) jusqu’au Campo San Rocco; la ruelle transversale porte le nom de Calle San Nicoleto. La construction du puits, en pierre d’Istrie, remonte aux XIV/XVèmes siècles.