Eugène CICERI

Repos en forêt de Fontainebleau


Eugène CICERI (Paris, 1813 – Bourron-Marlotte, 1890)
Repos en forêt de Fontainebleau
Huile sur papier marouflée sur toile
35,5 x 27 cm
Signée en bas à gauche
Probablement vers 1845


Eugène Cicéri est issu de deux grandes familles d’artistes. Son père Pierre-Luc-Charles (1782-1868) est peintre et célèbre scénographe de théâtre et d’opéra ; sa mère Alexandrine (1791-1871) est la fille de Jean-Baptiste Isabey, et Eugène Isabey est donc son oncle.
Après quelques tentatives dans l’art du décor de théâtre, Eugène s’oriente rapidement et quasi exclusivement vers la peinture de paysage, se faisant, à l’intérieur de ce genre, une véritable spécialité des scènes de forêts et des représentations d’arbres.
Même s’il fréquente la forêt de Fontainebleau très jeune (une aquarelle de 1829 l’y représente avec sa famille), c’est au début des années 1840 qu’il y passe de plus en plus de temps ; on note ainsi en 1842 sa présence à la célèbre auberge Ganne, fréquentée par tous les peintres de cette école dite de Barbizon. A la fin des années 1840, son ami le peintre Théodore Caruelle d’Aligny lui fait découvrir le petit village de Marlotte (au sud de la forêt de Fontainebleau), où il s’installera définitivement à partir de 1864, après y avoir réalisé des achats immobiliers.
Le style de Cicéri se situe entre Romantisme et Réalisme, reflet de sa collaboration avec le baron Taylor pour la série des Voyages Pittoresques, et de ses peintures de plein-air.

La luminosité qui se dégage de notre peinture, réalisée sur le motif, est assez bluffante, quand bien même la canopée ne laisse apparaître aucun bout de ciel ; l’artiste est positionné en lisière d’une petite clairière, tournant le dos au soleil, dont les rayons viennent s’écraser sur deux troncs d’arbres, permettant de détailler tous les reliefs et les nuances de leur écorce.
Comme souvent chez l’artiste, la présence humaine se fait discrète, et le petit personnage assis (un forestier, un compagnon de l’artiste ?) se fond presque dans le décor.
Notre oeuvre pourrait avoir fait partie d’une des deux ventes de ses tableaux, études et esquisses peintes d’après nature, organisées par l’expert Claude Schroth, le 9 mars 1850 et le 25 janvier 1851, dans lesquelles on trouve plusieurs sujets décrits comme Intérieurs de forêt, Fontainebleau, etc… Les titres des tableaux ou dessins nous renseignent par ailleurs sur les nombreux lieux déjà visités par notre artiste : Bourgogne, Suisse, Bretagne, Normandie, Picardie…