Jean DUPLESSIS-BERTAUX (1747, Paris – 1818, Paris)
Bataille d’Austerliz 2 décembre 1805
Plume et encre noire et sepia
14,5 x 25,5 cm
Signé en bas à gauche
Elève du peintre néo-classique Joseph-Marie Vien, Duplessis-Bertaux fut un talentueux dessinateur et graveur spécialisé dans les sujets historiques contemporains, en particulier la Révolution et les campagnes militaires de Napoléon. Il figura au Salon en 1795 et 1804. Il signait la plupart du temps ses oeuvres Duplessi-Bertaux, comme sur notre dessin. Concernant la date de sa mort, Charles Gabet dans son « Dictionnaire des artistes de l’Ecole Française au XIXème siècle », et Paul Marmottan dans son « Ecole française de peinture: 1789-1830 », indiquent tous deux 1813. On trouve aussi 1819.
Le Musée Bonaparte à Ajaccio conserve ses eaux-fortes des batailles de Bonaparte d’après Carle Vernet et le château de la Malmaison conserve plusieurs dessins illustrant des scènes militaires du 1er Empire.
Une confusion s’est installée sur Jean Duplessis-Bertaux, souvent confondu avec Jacques Bertaux, lui-même peintre de sujets militaires et dont on ne connaît pas les dates de naissance et décès. Il semble bien qu’il s’agisse de deux artistes différents, puisque le livret du Salon de 1795 cite les deux noms, avec des adresses également différentes; le célèbre tableau de la Prise des Tuileries le 10 août 1792, conservé à Versailles, souvent donné à tort à Duplessis-Bertaux, est bien de Jacques Bertaux (mais les dates qui sont accolées à son nom sont en fait celles de Duplessis-Bertaux). Pour couronner le tout, il existe aussi un troisième peintre de batailles à cette époque, Michel-Hamon Duplessis …
L’extrême finesse et précision de notre dessin à la plume, ainsi que son élégance malgré une certaine sécheresse, rappelle Jacques Swebach-Desfontaines ou encore les oeuvres de Carle Vernet composant les « Tableaux historiques des campagnes d’Italie » (que Duplessis-Bertaux avait d’ailleurs gravées dans les toutes premières années du XIXème siècle).
Notre dessin est très vraisemblablement préparatoire (l’artiste a pu réaliser plusieurs dessins pour aboutir à la version définitive de la gravure) à la proche gravure de Duplessis-Bertaux, composée, dessinée et gravée par lui-même, terminée par Bovinet, et dédiée à son Altesse Impériale Madame Mère.
La scène décrit le coeur de la bataille, avec l’enfoncement de l’armée russe sur le plateau de Pratzen par la cavalerie de Bessières, Rapp et d’Erlon, tandis que Soult poursuit l’acheminement de ses canons sur le plateau. On reconnaît l’Empereur au centre de la composition, à cheval et de dos, dirigeant la manoeuvre au sein de son état-major, avec de part et d’autre des bataillons de sa garde impériale.