Alexandre-Hyacinthe DUNOUY

Vue prise dans le parc de Saint-Cloud

Dunouy, tableau du musée de Sceaux

Alexandre-Hyacinthe DUNOUY (Paris, 1757 – Jouy en Josas, 1841)
Vue prise dans le parc de Saint-Cloud
Huile sur papier marouflée sur toile
31,5 x 24 cm
Vers 1820
Provenance :
– Peut-être vente après-décès de l’artiste, 7-8 mars 1842, Paris, Hôtel des Ventes de la rue des Jeuneurs, N°97 du catalogue, titré Etude : vue prise à Saint-Cloud
– Peut-être Vente d’une jolie collection de tableaux , 4-5 novembre 1842, Paris, 2 place de la Bourse, Hôtel des Commissaires-Priseurs, N°38 du catalogue, titré Vue prise dans le parc de Saint-Cloud


Important artiste néo-classique de la fin du 18ème et du premier tiers du 19ème siècle, Dunouy s’inscrit, avec des peintres comme Jean-Victor Bertin ou Bidauld, dans la tradition du paysage historique initiée par Pierre-Henri de Valenciennes. Il effectue deux séjours en Italie : une première fois à la fin des années 1780, sur les conseils d’Hubert Robert, où il parcourt les régions romaine et napolitaine ; une autre fois entre 1810 et 1815, période durant laquelle il est le peintre officiel de Murat au Royaume de Naples.
De retour à Paris, après un séjour de plusieurs semaines à Lyon, au moment de la Restauration, il continuera à recevoir des commandes de l’Etat sous Louis XVIII, et à exposer au Salon jusqu’en 1833. Paul Marmottan disait de lui : « … il doit être placé au premier rang des paysagistes… comme imagination, poésie, coloris et dessin…Dunouy a figuré à toutes les expositions de son temps « .

Stylistiquement, notre étude réalisée sur le motif correspond bien aux atmosphères calmes et pastorales, à la lumière douce, et à la palette de tons gris/vert/bleu prisée par Dunouy, qui font peut-être de lui le paysagiste néo-classique le plus « poussinesque » et rappellent aussi quelque peu les oeuvres d’Etienne Allegrain réalisées plus d’un siècle auparavant.
Dunouy avait déjà représenté Saint-Cloud à l’occasion d’un tableau présenté au Salon de 1804, Vue générale de Saint-Cloud et de ses environs, acquis par l’Etat. L’artiste fréquente de nouveau les lieux dans le cadre du projet de décoration du château dont le charge Louis XVIII. Au Salon de 1819, il expose une Vue du parc de Saint-Cloud, prise de Sèvres, peut-être la toile (46 x 65 cm) conservée au musée de Sceaux.

Pour notre peinture, Dunouy s’est vraisemblablement posté vers le pavillon de Breteuil; on reconnaît l’ancien pont de Saint-Cloud sur la Seine, et à l’arrière-plan un peu vers la gauche, la silhouette du Mont Valérien.
Notre œuvre correspond certainement à l’étude acquise à la vente après-décès de l’atelier de Dunouy, et revendue aux enchères quelques mois plus tard avec plusieurs autres œuvres de l’artiste provenant également de sa vente après-décès.