Adolf SCHREYER (1828, Francfort – 1899, Kronberg)
Chevaux de cosaques irréguliers, par un temps de neige
Plume et encre bleue
21 x 25 cm
Signé et dédicacé (Voici le croquis de mon tableau du Salon 1864) en bas
1864
Oeuvre en rapport: tableau du Salon des Beaux-Arts de Paris de 1864, exposé sous le N°1761, conservé au musée des Beaux-Arts de Bordeaux
Après des études à Francfort puis Düsseldorf et différents voyages, Adolf-Christian Schreyer s’installa à Paris en 1862, mais la guerre de 1870 l’obligea à retourner en Allemagne.
L’influence de Fromentin, et surtout celle, plus fougueuse, de Delacroix, se retrouve dans son oeuvre, consacré aux chevaux, scènes orientalistes et batailles. Au cours de son séjour parisien, il exécuta un certain nombre de tableaux à l’ambiance « neigeuse » et d’Europe centrale, inspirés par un voyage en Valachie à la suite de la guerre de Crimée de 1855 où il avait été dessinateur.
Le tableau, 1,92 x 3 m, fut acquis par l’Etat le 6 juin 1864 pour 5 000 Francs, et placé au musée du Luxembourg dans la Galerie du Corps législatif. Il fut ensuite déposé au musée du Louvre en 1879, puis au musée des Beaux-Arts de Bordeaux en 1886, où il se trouve toujours.
Voici ce que le critique W. Bürger en disait assez justement à l’époque:
« Les trois chevaux, harassés par le froid et la tempête, forment un groupe fraternel et presque touchant. Il est naturel de se rapprocher et de se soutenir mutuellement au milieu des rudes épreuves de la vie. M. Schreyer est très peintre ; il a un dessin mouvementé , très leste et très juste à la fois, une touche vive qui ne s’appesantit point par des étalages de pâte et qui procède un peu comme la pointe de l’eau-fortiste, un coloris clair et fin , où dominent les gris lumineux. Il a quelque chose de M. Fromentin, avec plus d’emportement, et presque quelque chose d’Eugène Delacroix, avec moins d’ampleur dans la qualité de ses fonds et de ses ciels. »
Notre dessin, dans lequel on ressent peut-être encore davantage que dans le tableau la force du blizzard, est reproduit à l’identique dans l’album « l’Autographe au Salon » de 1864. Les dessins réalisés par les artistes pour « L’Autographe » reprenaient très fidèlement la totalité ou bien une partie seulement des compositions des tableaux qui allaient être exposés au Salon.