Adèle KINDT

Portrait de jeune femme au bouquet de roses

Adèle Kindt, portrait acquis par l'Art Gallery of South Australia

Adèle KINDT (Bruxelles, 1799 – Bruxelles, 1893)
Portrait de jeune femme au bouquet de roses
Huile sur toile
70 x 56 cm
Signée Adèle Kindt et datée à droite vers le milieu
1853


Marie-Adélaïde, dite Adèle, Kindt appartient à un important mouvement de femmes peintres en Belgique, qui s’exprime dans les années 1820 et 1830, dans le sillage de Sophie Frémiet-Rude, et dont elle est la principale représentante.
C’est Joseph Cardon, professeur de dessin à l’académie de Bruxelles et ami de son père (un négociant originaire de Saint-Omer), qui découvre ses qualités artistiques. Adèle fréquente ensuite quelque temps l’atelier de Jacques-Louis David, émigré à Bruxelles depuis 1816.
Puis, probablement entre 1819 et 1824, elle est l’élève de Sophie Rude (1797-1867), née Frémiet et épouse du célèbre sculpteur français lui aussi exilé à Bruxelles, elle-même formée par David.
En 1824, elle suit aussi les leçons de François-Joseph Navez (1787-1869), un autre élève de David (à Paris, entre 1813 et 1815), alors devenu le chef de file du néo-classicisme en Belgique, et qui restera longtemps le mentor d’Adèle. Notons par ailleurs que Navez dirigera un atelier pour jeunes femmes peintres de 1826 à 1836.
Véritable artiste professionnelle aux grandes ambitions, Adèle Kindt expose dès 1818 dans la plupart des salons de Belgique et de Hollande (Bruxelles, Gand, Anvers, La Haye, Haarlem, Amsterdam) et à celui de Douai en France à partir de 1823. En 1826, elle connaît son premier véritable succès public avec Les derniers instants du Comte d’Egmont, illustrant son appétence d’alors pour les héroïnes historiques au destin romantique, comme la reine Elisabeth d’Angleterre, Marie Stuart, Catherine de Médicis ou Louise de la Vallière, et plus globalement pour les sujets d’histoire passée ou contemporaine.
Après 1840, ce sont davantage les portraits et les scènes de genre pittoresques qui constitueront l’essentiel de son œuvre ; mais sa gloire critique sera quelque peu passée.

En 1853, année de notre portrait, Adèle Kindt est donc une artiste reconnue du public et de la critique officielle, dont elle a reçu plusieurs médailles, par exemple à Douai en 1827 et 1831, Gand en 1835 ou Bruxelles en 1836 ; elle est d’ailleurs membre de l’académie royale des beaux-arts de ces deux dernières villes. Elle s’est peu à peu éloignée des sujets historiques qui ont marqué son début de carrière, et peint notamment de plus en plus de portraits, mais son style reste toujours très imprégné de l’influence de son maître François-Joseph Navez.
Les modèles sont pour la plupart féminins, avec des visages aux grands yeux quelque peu rêveurs, et arborant souvent des fleurs.
L’Art Gallery of South Australia a très récemment fait entrer dans ses collections un grand portrait précoce (1829), en pied, d’Adèle Kindt.