Edouard ARMAND-DUMARESQ (1826, Paris – 1895, Paris)
Portrait d’un cuirassier du 1er Empire
Huile sur toile
103 x 89 cm
Signée du monogramme et datée en bas à gauche
1857
Provenance: ancienne collection du géologue et polytechnicien Louis de Launay (1860-1938), puis par descendance
On reconnaît bien dans cette impressionnante image le style vigoureux et viril de Thomas Couture, dont Armand-Dumaresq avait été l’élève à partir de 1847. Les empâtements (en particulier dans la cuirasse) et la touche brossée donnent une grande force à ce portrait.
Il s’agit probablement d’un vétéran du 1er Empire, âgé d’une soixantaine d’années, portant barbe et moustache à la mode du Second Empire, ayant souhaité se faire représenter dans l’uniforme de ses jeunes années.
Nous remercions Arnaud de Gouvion Saint-Cyr, qui identifie bien la tenue de cuirassier troupier comme du 1er Empire, correspondant plus précisément au modèle de 1812. Plastron en fer à arête centrale, et rivets en laiton; bretelles à écailles de laiton; petite ceinture à boucle ardillon en laiton. Culotte à pont en drap ou en peau.
Edouard Armand, qui ajouta le nom (Dumaresq) de sa mère au sien, avait commencé sa carrière avec des tableaux religieux et de genre, ainsi que des portraits. C’est en 1855, cinq ans après ses débuts au Salon, qu’il exposa pour la première fois un tableau militaire (Une mort glorieuse; souvenirs de 1812, dont nous possédons une version), à l’occasion de l’Exposition Universelle de Paris. Devenu dès lors un des peintres les plus appréciés dans ce genre, il alterna des représentations d’événements militaires et historiques du 1er Empire ou contemporains. Dans les années 1870, il produisit des oeuvres sur la thématique de la guerre d’indépendance américaine, et une de ses toiles est d’ailleurs conservée à la Maison Blanche. Il fut décoré de la Légion d’Honneur en 1867.
Notons qu’au Salon de Besançon de 1870, l’artiste présente une aquarelle titrée Cuirassier de 1812, peut-être une oeuvre préparatoire ou une reprise de notre tableau.
La présence de ce tableau dans la collection de Louis de Launay s’explique par le fait qu’Armand-Dumaresq était un ami de la famille, et fut d’ailleurs témoin à la naissance de Louis de Launay.