Emile HOETERICKX (1853, Bruxelles – 1923, Ixelles)
Paris: la place du Théâtre-Français en 1882
Aquarelle et gouache
23 x34 cm
Signée et datée 1882 en bas à droite
Emile Hoeterickx fait partie des principaux aquarellistes belges de la fin du XIXème siècle.
Après une formation à l’académie des Beaux-Arts de Bruxelles entre 1865 et 1870, il commença sa carrière comme peintre-décorateur de théâtre à Bruxelles et Lille. Il séjourne à Paris en 1882, et réalise plusieurs oeuvres représentant des scènes de rue animées, sujet qui aura toujours sa préférence (à côté tout de même d’un certain nombre de marines, paysages et scènes de plage).
Véritable spécialiste de l’aquarelle (il sera membre de la Société Royale Belge des Aquarellistes en 1899 et sera un des fondateurs du Cercle des Aquarellistes de Bruxelles), il peint néanmoins quelques tableaux dans un style impressionniste, et se consacrera également à la création de mobilier (à ce titre, il est professeur de design à l’Ecole des Arts et Métiers de Bruxelles à partir de 1890).
Entre ses séjours à Londres, Douvres, la Belgique et les Pays-Bas, il participe régulièrement aux salons bruxellois, ainsi qu’à l’Exposition Universelle de Paris de 1900. Il y reçoit plusieurs récompenses, qui viennent confirmer son succès auprès du roi Léopold II, qui lui acheta des oeuvres en 1881/1882 et le fit chevalier de l’ordre de Léopold.
La place du Théâtre-Français (renommée place André Malraux depuis 1977) se situe au carrefour de l’avenue de l’Opéra et de la rue Saint-Honoré.
Elle fut construite par Haussmann en 1867, qui missionna son collaborateur Gabriel Davioud (1823-1881), en charge du mobilier urbain parisien (kiosques, bancs, fontaines, lampadaires…), pour en réaliser l’aménagement et le décor. Davioud décida d’implanter deux fontaines symétriques de chaque côté de l’avenue de l’Opéra.
La fontaine côté rue de Richelieu fut ornée d’une statue en bronze de Nymphe fluviale, créée par Mathurin Moreau (1822-1981).
La fontaine côté rue Saint-Honoré, que l’on aperçoit partiellement sur notre aquarelle, reçut une statue de Nymphe marine, créée par Albert-Ernest Carrier-Belleuse (1824-1887).
La place fut notamment peinte par Jean-François Raffaëli et Camille Pissaro, qui en fit en 1898 une série de vues depuis son atelier.
Lieu parisien par excellence, Eugène Galien-Laloue ne pouvait manquer de la représenter dans plusieurs de ses gouaches de la Belle-Epoque.
On retrouve dans notre aquarelle la même animation qui caractérise les aquarelles parisiennes de son presque contemporain Victor Gilbert (1847-1935), avec des personnages croqués sur le vifs : l’élégante à l’ombrelle, la marchande de fruits, les passants, les deux soldats.
La présence de l’artiste monopolise d’ailleurs l’attention: plusieurs passants se sont arrêtés pour regarder dans sa direction, et l’un des soldats lui fait même un signe de la main.
Musées: Bruxelles, Anvers, Lille, Abbeville…