Sébastien LECLERC (1637, Metz – 1714, Paris), attribué à
Scène allégorique
Encre et lavis
13,5 x 8 cm
Provenance:
– Ancienne collection Teodor de Wyzewa (1862-1917) – Cachet de collection (Lugt 2471), TW, au dos de la feuille
– Possiblement sa vente 21/22 février 1919, Drouot, lot N°281 (lot de 8 dessins par ou attribués à Ozanne, S. Le Clerc fils, Drolling, Pillement fils, etc…)
Ce charmant et fin dessin est sans doute un projet d’illustration au discours allégorique complexe (allégorie de la Connaissance ou de l’Intelligence?), appartenant certainement au tout début du XVIIIème siècle, qui correspond bien aux productions de Sébastien Leclerc.
Apparemment, les vices et autres démons sont chassés du palais en partie supérieure.
La femme au centre du trio de personnages principaux serait l’Intellect, avec sa flamme au front.
A gauche ou bien Uranie, muse de l’astronomie, avec sa couronne d’étoiles, ou bien Clio, muse de l’histoire, avec sa trompette.
Sébastien Leclerc fut un talentueux et important graveur et dessinateur du dernier tiers du XVIIème et du début du XVIIIème siècle. Protégé et élève de Charles Lebrun, dont notre dessin porte en bas droite une signature complètement apocryphe, il réalisa plus de 3 000 compositions pour des illustrations de livres, avec une spécialité pour les vignettes de petit format.
Teodor de Wyzewa fut un critique d’arts français d’origine polonaise (son véritable nom était Wyzewski), apparenté au mouvement symboliste. A une intelligence et érudition reconnues par tous, il ajoutait raffinement et bon goût. Son intérêt pour les Beaux-Arts se manifesta par plusieurs ouvrages sur les grands peintres et les courants picturaux, ainsi que par une intéressante collection d’environ 600 dessins, reflétant un certain éclectisme: aux côtés d’une majorité d’oeuvres des XVI/XVII/XVIIIème siècles, on y trouvait aussi des feuilles de tout le XIXème siècle.
Dans la préface du catalogue de sa vente après décès, son ami Fortunat Strowski écrivait à propos de ses dessins: « Aussi son choix n’a-t-il porté que sur des choses qui sont belles et agréables en soi, indépendamment de la mode ou du caprice. La mode pourra changer : ce qu’il a aimé, en fait d’art, sera toujours digne d’être aimé et gardera toujours sa valeur ».
Le Louvre fit d’ailleurs l’acquisition de 12 dessins à cette vente.