Louis-Jean GADBOIS (vers 1770, Paris – 1826, Paris), attribué à
Paysage italianisant à la rivière
Gouache
29 x 41 cm
Louis-Jean Gadbois fut un des « gouachistes » paysagistes les plus recherchés à la fin du XVIIIème siècle et au cours du premier quart du XIXème siècle.
Commençant à exposer au Salon en 1791, il connut une certaine célébrité en 1801 avec La bataille de Marengo, un grand tableau (environ 4×6 m) peint avec Adolphe Roehn, pour lequel Gadbois réalisa le paysage.
La participation à ce tableau militaire pouvait s’expliquer par sa formation initiale auprès de Francesco Casanova (1727-1803), peintre de bataille et de pastorales.
Tout au long de sa carrière, Gadbois représenta des paysages empreints de pittoresque: des parcs (dont les Tuileries), des rivières bordées d’arbres aux feuillages abondants, animées de lavandières ou de troupeaux traversant à gué, des routes de campagne ou de village animées de charrettes et de paysans (souvent proches de Jean-Louis Demarne), parfois au crépuscule, sous la neige ou nocturnes. Les sites franciliens lui servaient d’inspiration pour ses oeuvres, dont certaines sont d’ailleurs situées à Fontainebleau ou dans l’actuel Val d’Oise (Bezons, Montmorency, Pontoise).
Bien qu’il possédât une réelle habileté à travailler à l’huile, l’essentiel de sa production est constituée de gouaches, une technique qu’il travailla et maîtrisa parfaitement. Dans le catalogue de sa vente après-décès (5 et 6 avril 1826, hôtel de Bullion), on trouvait d’ailleurs ces lignes élogieuses: « Le genre de la gouache ne supporte guère la médiocrité, et c’est en raison de la supériorité où il s’y est élevé que Monsieur Louis Gadbois a dû voir ses productions recherchées par ses compatriotes et par les étrangers. » A l’occasion du Salon de 1827, Le Journal des Arts, évoquant le succès grandissant de l’aquarelle, écrivait encore: « La gouache est morte avec Monsieur Gadbois. » Quant à Paul Marmottan, il ne manquait pas non plus de souligner l’excellence des gouaches de Gadbois.
D’une personnalité simple et modeste, Gadbois ne rechercha pas la gloire, mais n’en n’était pas moins estimé de ses confrères. Le peintre et critique d’art Pierre Gault de Saint-Germain regrettait amèrement et critiquait la non-admission des gouaches de Gadbois (qui dut les exposer chez lui) au Salon de 1817.
Louis Gadbois se fit aussi remarquer par ses recherches en optique et son cabinet d’opticographie, une sorte de spectacle visuel comme il en existait à l’époque (lanterne magique, panoramas…): en 1807, il présentait ainsi des gouaches représentant les 4 heures du jour; en 1811, ce cabinet faisait partie des amusements réunis par Baneux dans son Tivoli du quartier Saint-Lazare.
On retrouve dans notre gouache la facture de Gadbois pour ses feuillages et ses figures humaines ou animales (le chien).