Augustin ENFANTIN

Vue animée de la côte près de Marseille


Augustin ENFANTIN (1793, Belleville – 1827, Naples)
Vue animée de la côte près de Marseille
Lavis d’encre sépia
22 x 31 cm
Signé, situé « Marseille » et daté en bas à gauche
1827


Malgré sa carrière météorique, Enfantin n’en reste pas moins un assez important artiste, symbole de la transition entre classicisme et romantisme. Il fut, en compagnie de Corot, Caruelle d’Aligny, entre autres, un des premiers paysagistes à aller en forêt de Fontainebleau.
Né de parents aisés, avec un père banquier, il fut d’abord comptable, avant d’être enrôlé dans l’armée napoléonienne pour la campagne d’Espagne auprès du maréchal Suchet. Mais auparavant ses goût pour le dessin l’avait fait fréquenter l’atelier de Jean-Victor Bertin. Revenu en France, il effectua des voyages en Normandie (1823; en tant que collaborateur du Baron Taylor il y réalise des dessins pour les Voyages Pittoresques), Suisse (vers 1823/1824), Dauphiné (1824), Angleterre (1825) et Auvergne (1826).
De toutes ses compositions il émane calme et sérénité. Les personnages sont souvent très petits et perdus au milieu du décor naturel.
Au printemps 1827, alors qu’il est domicilié au 6, rue du Faubourg Poissonnière à Paris, Enfantin effectue avec son ami Cicéri un dernier voyage sur la côte méditerranéenne où il exécute cette précoce vue des environs de Marseille, alors qu’il fait route vers l’Italie. Il meurt près de Naples le 15 octobre, d’une fièvre foudroyante. C’est à titre posthume qu’il expose pour la première et dernière fois au Salon (qui débute le 4 novembre), avec notamment une Vue du mont Pausilippe probablement réalisée et envoyée à Paris juste avant sa disparition.
Son frère cadet Barthélemy-Prosper Enfantin (1796-1864) fut un des chefs de file du mouvement progressiste saint-simonien.

Notre dessin est une rareté car si la vente (3-7 mars 1828) après-décès d’Enfantin comporte un assez grand nombre d’huiles et dessins ayant pour sujet Naples et ses environs, nous n’y trouvons rien en rapport avec la côte provençale et Marseille en particulier. On connaît toutefois une vue à l’huile du port de Marseille, proposée par une galerie parisienne.
Le lieu représenté semble se situer au sud de Marseille, au sud du massif de Marseilleveyre (à l’arrière-plan), au niveau des calanques.