Johann-Christian FIEDLER (1697, Pirna – 1765, Darmstadt)
Le buveur fumeur de pipe
Huile sur panneau
16,5 x 12,5 cm
Traces de signature et de date (175…) en bas à droite
Vers 1760
Ancien cachet de collection en cire rouge au dos
Exposition: Chic Emprise: cultures, usages et sociabilités du tabac du XVIème au XVIIIème siècle, La Rochelle, Musée du Nouveau Monde – Du 18 juin au 23 septembre 2019

Ce petit panneau mêlant portrait et nature morte (avec les objets du fumeur: couteau, carotte de tabac), peint avec raffinement, présente une belle harmonie de tons gris/bleu sur un fond brun/vert, relevée par la claire palette et le beau traitement des carnations. D’autres détails comme la mousse de la bière et le reflet du verre, ou encore les poils de barbe, rappellent l’esprit méticuleux des peintres hollandais du XVIIème. Vedette de cette composition proche de la scène de genre, cet homme d’un certain âge parait visiblement heureux de son sort et lève son verre à la santé du spectateur.

Après des études de droit à Leipzig, Fiedler se spécialisa à partir de 1717 dans les miniatures, qu’il exposa pour la première fois au salon de Brunswick en 1719. C’est là qu’il rencontra son protecteur le Duc de Brunswick, qui lui permit d’effectuer un séjour en France, où il se perfectionna auprès de Hyacinthe Rigaud et de Nicolas de Largillière. A son retour en Allemagne en 1724, il devint principalement peintre portraitiste de la cour de Hesse-Darmstadt, ce qui ne l’empêcha pas de travailler aussi pour les cours de Mayence, Erlangen, Schlangenbad ou Zweibrücken.
Ami d’Alexander Thiele, Fiedler eu aussi l’occasion de peindre des tableaux avec Christian Georg Schutz et forma plusieurs élèves dont Tischbein.

Notre tableau est proche dans son sujet, son format et sa facture, d’une paire d’huiles sur cuivre datées de 1762, signées JC Fiedler, et passée en vente publique à Stuttgart en 2005.
Dans ces petits formats intimistes et pleins de vie, typiques des peintres de la région de Francfort, Fiedler apparaît plus habile et plus désirable que dans ses portraits officiels d’une certaine raideur.

A noter également une assez étonnante proximité stylistique avec Le buveur suisse (conservé au musée des Beaux-Arts de Besançon) du peintre franc-comtois Gaspard Gresly (1712-1756), qui s’était fait une spécialité des portraits de gens simples et des scènes du quotidien.